Afin de rayonner partout en France, la SFHM a plusieurs délégations régionales. À l’image de l’ensemble de l’association, la délégation Méditerranée rassemble des personnes de tout horizon socioprofessionnel, riches d’une expérience maritime ou non, mais intéressées par les relations de l’homme à la mer, par l’histoire maritime dans ses diverses composantes (technique, économie, société, relations internationales, stratégie, culture, environnement…). La délégation Méditerranée, actuellement représentée par Gilbert Buti, professeur émérite (Histoire, Aix-Marseille Université), comprend une quarantaine d’adhérents qui se retrouvent trois ou quatre fois par an. Ces réunions se déroulent en général le mardi (14 h-17 h) :
- Soit à Marseille (Palais de la Bourse, Chambre de commerce et d’industrie de Marseille-Provence)
- Soit à Toulon (Musée de la Marine)
Des visites sont parfois également programmées hors de ces sites en fonction de l’actualité maritime de la région (exposition, ouverture d’un site historique…) et des propositions de ses membres. Présentations d’ouvrages et questions diverses complètent ces réunions qui peuvent être précédées d’un déjeuner. Enfin, des communications d’une trentaine de minutes suivies de questions sont présentées à chaque rencontre.
Colloque "à ciel ouvert" de la délégation Méditerranée de la SFHM
aux îles du FRIOUL, le 28 octobre 2023
La délégation Méditerranée de la SFHM, qui avait réalisé en 2007 une visite des îles du Frioul, a renouvelé une semblable sortie ce 28 octobre 2023.
Situé au large de Marseille, l’archipel du Frioul comprend quatre îles, dont les deux principales, à savoir Pomègues et Ratonneau sont reliées depuis 1822 par la digue de Berry.
Largement préparée par Michel Goury, la sortie a été ouverte à des invités extérieurs à la Délégation Méditerranée, et notamment aux membres des Médaillés du Mérite maritime, soit au total une quarantaine de participants, sans omettre notre collègue Christiane Villain-Gandossi qui réside sur place depuis plusieurs années.
Après le rappel du programme de la journée, les participants se sont rendus à Pomègues. Le cheminement a été ponctué de multiples informations relatives à la nature (géologie, flore et faune), aux occupations et activités humaines, d’hier et d’aujourd’hui, transmises avec passion, rigueur et humour par Yvon Tapias, « conteur frioulais », membre de l’association Marseille autrement et directeur de l’entreprise Massalia, balades urbaines.
Le port de Pomègues, objectif de la matinée, était un lieu de mouillage destiné à recevoir depuis le XVIIe siècle au moins, les navires venant notamment du Levant (Méditerranée orientale) et de Barbarie (Afrique du Nord) où la peste sévissait à l’état endémique. Selon l’état de la patente de santé indiquant l’état sanitaire du ou des ports visités avant d’arriver à Marseille, les navires devaient respecter là un temps de « quarantaine ». Les marchandises et les hommes étaient consignés dans un lazaret ou « Infirmeries ». On peut apercevoir sur ce lieu de mouillage les restes de chapelles et autres construction d’accueil et de surveillance.
C’est dans cette anse qu’est venu, en mai 1720, le Grand Saint-Antoine, vaisseau commandé par le capitaine Jean-Baptiste Chataud, et porteur de la peste qui a frappé Marseille, puis la Provence et les marges du Gévaudan. Michel Goury, auteur d’un remarquable ouvrage dédié à ce navire et à son commandant, a rappelé les temps forts de la « grande contagion » qui a emporté environ 40 000 personnes soit, près de la moitié de la population de Marseille et de son terroir. Devant un auditoire curieux et attentif, Michel Goury, qui a participé aux travaux de repérage de l’épave du « navire maudit » incendié sur ordre du Régent en septembre 1720 près de Jarre (autre île à l’est de Marseille) et au renflouement de son ancre, a également rappelé l’extraordinaire site archéologique subaquatique que représentent ce lieu et les calanques voisines.
Des restes de navires antiques et de nombreux objets ont été mis au jour et demanderaient de nouvelles fouilles, ainsi que le confirme Philippe Rigaud qui a participé à l’identification de matériel archéologique et qui mène actuellement des recherches sur des canons d’épaves de galères découvertes au large d’Antibes. Yvon Tapias mentionne quant à lui le développement de l’aquaculture à proximité de ce site (élevage de loups ou bars) et évoque ses craintes liées à la forte fréquentation touristique du Frioul ces dernières années.
Au terme de cette matinée, les participants ont quitté Pomègues et se sont dirigés vers l’île de Ratonneau. Avant de poursuivre la visite de cette île, ils ont été accueillis par Henri Laffitte, responsable du Club Sportif des Armées de Marseille (CSAM) pour le déjeuner. Une succulente « potée frioulaise » avait été préparée par le « conteur » Yvon Tapias et précédée par un cocktail Mizar (du nom du bateau de celui-ci, ancré à deux encablures de la micro-pinède).
Après le déjeuner, la réunion de la Délégation s’est déroulée autour d’un café. Outre la présentation de la SFHM aux membres « extérieurs », Gilbert Buti et Michel Goury ont évoqué les temps forts de la vie de notre association, sans dissimuler certaines inquiétudes, comme le fléchissement des adhésions, phénomène observé dans d’autres structures associatives du même type.
La mutualisation des activités est une possible réponse, un moyen pour favoriser rayonnement et contacts. Michel Goury, qui a participé au CA de la SFHM ce 25 octobre, fait état des décisions, objectifs et prochaines échéances (attribution du prix Taillemite et rénovation du siteweb de la SFHM). Les liens, anciens mais assoupis, avec le Languedoc, pourraient être restaurés par l’intermédiaire d’une nouvelle adhérente, Natacha Abriat (en fonction à Montpellier), passionnée par le monde maritime.
Après la réunion, une partie des participants poursuit la visite de l’île de Ratonneau (carrières et fort). Au terme de cette promenade, rendez-vous est donné pour de prochaines réunions, avec une pareille ouverture, à Arles, Sète, Marseille (fort Saint-Nicolas et Mucem) et future escale aux îles du Frioul, autour d’une délicieuse « sardinade » !
Retour vers Marseille autour de 17 heures, à bord de la navette Henri-Jacques Espérandieu en croisant le fameux Château d’If, gardien de la mémoire du comte de Monte-Cristo…
Gilbert BUTI
Délégation Méditerranée de la SFHM.
Réunion de la délégation Méditerranée de la SFHM
La Ciotat, le 14 avril 2023
La reprise des activités de la délégation Méditerranée se poursuit. Après deux rencontres à Toulon, une au Service historique de la Défense, l’autre au Musée national de la Marine, une réunion s’est tenue ce 14 avril à La Ciotat. Précédée d’un déjeuner sur le port, elle a rassemblé, au Musée de La Ciotat, une quinzaine de participants, adhérents et invités. Les contacts préparatoires ont été établis auprès du président du musée, Jean-Louis Conil, par nos collègues Yves Laget, Michel Goury et Jean-Noël Bévérini.
Les responsables du musée, situé sur le quai principal de La Ciotat, face aux anciens chantiers de la NordMed, avaient préparé une salle et mis à notre disposition le matériel audio-visuel.
Après le traditionnel mot de bienvenue et la communication d’informations générales concernant la vie de la délégation par Gilbert Buti et Michel Goury, la parole a été donnée à Jean Brun, artiste peintre dont les œuvres étaient exposées, depuis mars 2023, dans une salle du musée. Jean Brun est l’auteur de nombreuses représentations, aquarelles surtout, des ports français du Ponant, de Dunkerque à Bayonne, et du littoral méditerranéen.
La présence de l’Hermione à Marseille a fait une sorte de trait d’union entre les deux façades maritimes. La fidélité des représentations des divers bâtiments de mer, de portée modeste ou non, est soulignée par les participants.
Membre actif de la délégation Méditerranée depuis de nombreuses décennies, Yves Laget nous a présenté ensuite, films de sa réalisation à l’appui, les étapes de la construction d’un bâtiment du type « ciotaden ». Chemin faisant, en laissant percer sa passion pour ce minutieux et rigoureux travail d’équipe, il a pointé les originalités techniques de ce type d’embarcation.
Le résultat final a été récompensé à l’occasion de plusieurs rassemblements de gréements. Le modèle était d’ailleurs visible, dans le bassin de La Ciotat, sous les fenêtres du musée, à quelques encablures des portiques des anciens chantiers.
Sans relation directe avec la réalisation de cette « barquette », un extrait du film-culte Fanny, sélectionné par Jean-Noël Bévérini, a remis en mémoire le fameux Pitalugue, vendu à Monsieur Brun, avec la dérision et le destin que l’on sait…Moment de détente apprécié comme il se doit !
Invité à la réunion par Michel Goury, Bruno Terrin a évoqué ensuite l’histoire des chantiers de La Ciotat et de sa famille qui les a dirigés, ainsi que les ateliers de la Réparation navale de Marseille, trop souvent oubliés parmi les activités portuaires. Il a également présenté l’Association Culturelle de la Réparation Navale (ACRN) devenue depuis 1982 « La Navale ». Installée à Marseille, cette association d’intérêt général est la gardienne de la mémoire de l’industrie navale. La délégation Méditerranée de la SFHM a été invitée à l’exposition qui présente les différents métiers à travers des photographies, outils et maquettes.
Enfin, Mireille Bénédetti, responsable de la Fédération des fêtes et spectacles historiques, a rappelé la manifestation « Il était une fois 1720 » qui réunit, chaque année à La Ciotat depuis plus de vingt ans, des milliers de spectateurs, autour de temps forts de la vie maritime du lieu.
La séance est levée vers 16h45. Rendez-vous est donné pour de prochaines réunions (Arles, Marseille : La Navale, îles du Frioul, fort Saint-Nicolas et Mucem…)
Gilbert BUTI
Délégation Méditerranée de la SFHM.
Réunion de « reprise » des activités de la Délégation Méditerranée de la SFHM
Jeudi 20 octobre 2022, de 14 h à 16 h 45
au Service historique de la Défense à Toulon, passage de la Corderie
ORDRE DU JOUR
A.- Informations générales 14h-14h30
1. Délégation Méditerranée : pour une reprise des activités (projets, perspectives)
2. Présentation d’ouvrages.
3. Tour de table.
B.- Communications : 14h40-16h30
14h40-15h15 Philippe Rigaud, Archéologue, associé LAMEM, SFHM
Fouilles d’une épave d’un navire génois au large de Villefranche (XVIe s.)
15h20-15h55. Jean-Pierre Farganel, professeur agrégé d’histoire, SFHM
S’embarquer pour le Levant (XVIe-XVIIIe s.) : et après ?
16h00-16h30. Gilbert Buti, professeur des universités, délégué Méditerranée SFHM
Tragique destin de la “Jeanne-Élisabeth” (1755)
C.- Annonce et présentation de la prochaine réunion
Mardi 6 décembre 2022. Musée nationale de la Marine, Toulon