Jean-Pierre JONCHERAY (1941-2020)
Ce jour-là, mercredi 28 octobre 2020, à Saint-Raphaël, le monde de l’archéologie sous-marine se trouvait de nouveau orphelin. Jean-Pierre Joncheray rejoignait pour toujours les pionniers de l’aventure sous la mer, les Dumas, Taillez, Cousteau, Fonquerle, …, inventeurs, découvreurs et explorateurs des fonds marins ; l’Histoire des hommes à portée des palmes. Le silence d’une vie, disparition soudaine et déroutante, il nous disait quelques jours auparavant : « Je fêterai mes quatre-vingts ans à quatre-vingts mètres de profondeur. » Le temps lui manqua.
Jean-Pierre est né le 20 juin 1941 à Souk-Ahras, ville d’Algérie proche de Constantine. Après de brillantes études secondaires, il s’attarde d’abord à Marseille, le temps de poursuivre ses cours à la faculté de pharmacie et d’obtenir son diplôme de biologiste. Puis, il organise sa vie autour de son laboratoire, à Saint-Raphaël, profitant de chaque instant de liberté pour s’évader dans les eaux de sa Méditerranée.
Comme beaucoup de pionniers de l’archéologie sous-marine il rêve, adolescent, s’émerveillant devant les images du film de Jean-Yves Cousteau et Louis Malle « Le monde du silence » : couleurs, faune et flore du milieu marin, vestiges du passé. En 1960, alors qu’il est interne en pharmacie, il effectue son baptême d’initiation à la plongée sous-marine à Marseille, à proximité de la digue des Catalans. C’est le début d’une intimité fidèle avec la mer. Son secret ? « Ne jamais croire, toujours aller voir… » Nous ajoutons « …pour découvrir », car pour lui, les fonds marins sont à l’image d’une grande bibliothèque s’ouvrant sur les archives des hommes : les épaves et les vestiges enfouis sous le sable.
Jean-Pierre est un plongeur que l’on ne décrit pas avec des mots, il se raconte avec des chiffres ! Jean-Pierre et ses 10 000 plongées dont plusieurs centaines au-delà de 80 mètres de profondeur. Durant quelques 50 années de recherches sous-marines il découvre 25 épaves antiques. Il est une des figures de l’archéologie sous-marine et s’impose ainsi dans le cercle restreint des scientifiques. Le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) lui confie la responsabilité de plus de 60 opérations de fouilles.
Faut-il parler d’inventaire à la Prévert lorsque l’on énumère les objets mis au jour par Jean-Pierre ? Une amphore de Bétique, un bol à oreille, une lampe à huile de Carthage, une amphore africaine, une œnochoé, un canon, une amphore étrusque, une pipe en terre de Gouda, une marmite culinaire de Vallauris, un filtre à eau, un boulet de canon, etc. Ces milliers d’amphores, de vaisselles et objets exhumés de leur linceul marin éveillent la curiosité des visiteurs des musées, ou attendent dans les dépôts archéologiques la venue d’un chercheur. La fouille de l’épave de l’écueil des Sardinaux à Saint-Tropez a recensé 4 000 bols fabriqués au XVIIe siècle par les potiers de Fréjus !
On lui doit également l’unique découverte d’un vestige subaquatique classé parmi les monuments historiques, le sous-marin Alose, en service de 1907 à 1914, qui a sombré en baie de Saint-Raphaël.
L’histoire de l’archéologie sous-marine ne s’écrit pas uniquement dans les livres des bibliothèques universitaires. Jean-Pierre partage son savoir, met à profit son expérience, conseille et s’attache aux travaux des archéologues de métiers ou autodidactes. Le savoir doit se transmettre, surtout dans une discipline nouvelle qui cherche souvent ses repères.
En 1972, il crée « Les Cahiers d'archéologie subaquatique », une collection qui s’ouvre à tous, archéologues, plongeurs et passionnés d’histoire, une revue qui présente les résultats des opérations de fouilles en milieu sous-marin et subaquatique depuis l’antiquité jusqu’à l’époque contemporaine.
Puis, périodiquement, il offre aux archéologues une monographie, telle celle des typologies des amphores. Il fait également rêver les passionnés de l’histoire maritime en les conduisant sur les épaves qui gisent sur la côte méditerranéenne, de Gênes à la frontière espagnole. Jean-Pierre ne garde rien pour lui, il révèle les secrets de ces sites, vestiges antiques, modernes ou appartenant à la seconde guerre mondiale.
Jean-Pierre est unique. N’est-il pas le précurseur de l’archéologie industrielle, n’est-il pas le premier à recenser les épaves contemporaines, celles qui ont troqué leurs voiles contre un moteur ? Elles sont consignées dans une publication exhaustive de vingt fascicules, « Naufrages en Provence » ou « la Bible des épaves » qui lui vaut le surnom de « Pape de la tôle ».
Jean-Pierre n’est plus. La voix de l’homme de savoir et de connaissances qui savait écouter, partager, conseiller et respecter les pensées des autres, s’est tue à jamais.
Peu nombreux sont les pionniers de l’archéologie sous-marine. Il les a rejoints : Dumas, Taillez, Fonquerle et, désormais, Joncheray.
François Gendron Michel Goury
Jean-Pierre Joncheray faisant surface lors d’une fouille archéologique.(2013)
À la recherche des pirates de l'Océan Indien. Mission archéologique 2021
Aidez-nous à retrouver les pirates de l'Océan Indien !
En 2021, l’Association Archéologie de la Piraterie (ADLP), équipe internationale de recherches archéologiques, programme une ambitieuse mission archéologique sur l’île Sainte-Marie à Madagascar dans le but de découvrir les occupations terrestres pirates datées de la fin du XVIIe siècle comme le montrent les plans anciens tout en réexaminant les vestiges sous-marins d’une épave de navire pirate daté des années 1720.
L’archéologie de la piraterie est une discipline récente qui conduit depuis une cinquantaine d’années des recherches et des fouilles archéologiques entre la côte est des Etats-Unis, les Caraïbes et l’océan Indien. Aujourd’hui, seulement une poignée d’épaves pirates a été découverte, identifiée et souvent partiellement fouillée. Cependant, d’autres recherches ont été menées sur des sites terrestres notamment des restes de campements sur le littoral ou des éléments architecturaux liés aux systèmes défensifs. L’étude du mobilier archéologique lié à ces installations est également en pleine expansion.
Une équipe de chercheurs français et internationaux a donc décidé de créer en 2019 un programme de recherches international dédié à cette archéologie de la piraterie des XVIIe-XVIIIe siècles afin de valoriser les investigations dans le domaine et les futures recherches. Ce programme de recherches regroupe plusieurs missions principales d’exploration et d’étude, des Caraïbes à l’océan Indien, les publications de l’équipe et les outils de communication.
Archéologie de la Piraterie
En plein développement, les investigations terrestres ont pour but de déceler les occupations côtières dans les Caraïbes et l’océan Indien en lien avec des installations flibustières. Par exemple, sur l’île de Saint-Martin, des fouilles récentes ont permis de mettre en évidence ce qui ressemble fortement à un campement éphémère flibustier servant de zone de carénage. Mais ce sont les recherches ciblant les systèmes défensifs des Caraïbes ou de l’océan Indien, touchant ainsi des contextes côtiers liés à la piraterie, qui apparaissent les plus prometteuses. Allant dans ce sens, les forts de Saint-Domingue et plus précisément de l’île de la Tortue pour les Caraïbes mais aussi de l’île Sainte-Marie à Madagascar ont déjà été mis en évidence à travers les sources hagiographiques, les archives et les plans dressés aux XVIIe-XVIIIe siècles. L’organisation de futures missions d’exploration et de prospections apportera des perspectives archéologiques franches pour ces hauts-lieux de la piraterie.
La constitution d’une équipe d’archéologues internationaux, principalement français, et malgaches, est au cœur du projet. Le projet est dirigé par Jean Soulat (Laboratoire LandArc, Craham – UMR 6273 – Université de Caen Normandie) et John de Bry (Center for Historical Archaeology, Melbourne, Floride). D’autres archéologues sont associés au projet : Nicolas Morelle (LA3M – Université Aix-Marseille), Alexandre Coulaud (Inrap Guyane, AIHP GEODE - Université des Antiles) tous les deux spécialistes des systèmes défensifs de la période coloniale (océan Indien, Guyane et Caraïbes) et de l’artillerie, Julie Marchand (HiSoMA, CNRS, MOM) pour l'étude de la céramique, mais également Benoit Duverneuil (chercheur indépendant), ingénieur spécialiste des moyens de télédétection (drone, ROV, Lidar, infrarouge). Jean-Aimé Rakotoarisoa (Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco), Université d’Antananarivo de Madagascar - Institut de Civilisations Musée d’Art et d’Archéologie (ICMAA)) est notre consultant scientifique.
Le projet en détails
L’étude de la baie d’Ambodifototra localisée sur la côte sud-ouest de l’île Sainte-Marie, elle-même située sur la côte nord-est de Madagascar, est au cœur de ce projet de recherches archéologiques. L’intérêt d’explorer et d’étudier cette baie est lié à l’occupation pirate ou flibustière entre les années 1680 et 1730, installation attestée par de nombreux écrits, archives et plans, datant de la fin du XVIIe et du 1er tiers du XVIIIe siècle. En effet, cette baie est connue pour avoir été à cette période l’un des principaux repères de pirates de l’océan Indien avec la mise en place de campements durables en matériaux périssables, la création d’un port, de fortifications et de batteries, et le développement d’un commerce avec les pirates et marchands des Caraïbes et de Nouvelle-Angleterre. Il sera également important d’essayer de mesurer l’impact de ces flibustiers sur l’environnement et sur les populations locales indigènes afin de mieux connaître l’histoire de la baie.
En 2021, l’Association Archéologie de la Piraterie (ADLP) programme une ambitieuse mission archéologique sur l’île Sainte-Marie à Madagascar dans le but de découvrir les occupations terrestres pirates datées de la fin du XVIIe siècle comme le montrent les plans anciens tout en réexaminant les vestiges sous-marins d’une épave de navire pirate daté des années 1720.
Le but de cette mission archéologique est donc d’essayer de mettre en lumière les vestiges matériels de ces aménagements grâce à des recherches sur le terrain, en particulier dans un premier temps par des prospections pédestres, aériennes et subaquatiques, et dans un second temps, par la mise en place d’une fouille terrestre en fonction des résultats des prospections. De nombreux plans et manuscrits (ANOM, Service historique de la Défense) attestent la présence de ces occupations pirates dans la baie en particulier de nombreuses fortifications et batteries. Par ailleurs, des investigations américaines controversées entre 2000 et 2015 ont mis en évidence de nombreux vestiges subaquatiques associés à une grande quantité d’objets archéologiques liée très probablement à l’épave du navire pirate le Fiery Dragon coulé dans la baie en 1721 et appartenant au pirate William Condon alias Christopher Condent, également nommé Edward Congdon.
Deux objectifs majeurs sont donc au centre de la mission :
- Découvrir et commencer à fouiller les bastions et fortifications édifiés par les pirates pour défendre la baie des attaques de la Marine Royale française et anglaise.
- Réexaminer l’épave du supposé Fiery Dragon, navire du pirate Christopher Condent.
Cette première mission archéologique sur l’île Sainte-Marie se scindera en deux campagnes. La première se déroulera en avril avec une opération de déploiement de drones équipés de balise LIDAR qui va permettre de scanner la majorité des vestiges terrestres non visible. La seconde se développera en novembre et aura pour but d’effectuer des prospections pédestres et les premiers sondages sur les sites archéologiques découverts.
Si la mission est couronnée de succès, il s’agirait du premier repaire pirate jamais découvert dans l’Océan Indien !
Ces recherches archéologiques seront suivies par une équipe de tournage de la société de production française GEDEON Programmes spécialisée dans les documentaires archéologiques qui produira un film dont la sortie sera programmée fin 2022 pour une diffusion sur la chaîne Arte.
Pour réussir dans notre entreprise, nous avons besoin de votre aide. Participez à la mission et vivez cette aventure en temps réel !
Les contreparties et le rôle des contributeurs
En fonction de votre don, vous pourrez bénéficier de :
Pour un don de 15 euros : l’inscription au blog de l’expédition + un bagde de l’ADLP
Pour un don de 25 euros : contreparties précédentes + une affiche du film
Pour un don de 50 euros : contreparties précédentes + un DVD du documentaire
Pour un don de 100 euros : contreparties précédentes + une place pour assister à l’avant-première du film
Pour un don de 200 euros : contreparties précédentes + un livre « L’Archéologie de la Piraterie » dédicacé
Jacques Gasser (1954-2020)
Jacques Gasser est parti ce vendredi 9 octobre 2020 rejoindre tous ces forbans et flibustiers qu’il avait tant étudiés depuis des années, buvant quelques chopines avec eux autour d’une table dans une taverne sans doute.
Passionné par l’étude de la flibuste, il avait participé, en 2013, à l’écriture du Dictionnaire des Corsaires et des Pirates en y rédigeant des notices sous la direction de Gilbert Buti et Philippe Hrodej, édité par le CNRS. En 2017, il avait publié son Dictionnaire des flibustiers des Caraïbes : Corsaires et pirates français au XVIIe siècle. L’ouvrage avait été remarqué et médaillé par l’Académie de marine en 2018. Récemment, il a publié avec William Cally un autre livre, richement illustré, intitulé La Buse, l’or maudit des pirates aux éditions Dorotheos. Chasseur acharné d’archives, il s’était mis à l’écriture d’un ouvrage portant sur les pirates français qui avaient sévi dans ces eaux entre 1690 et 1730 afin de combler ce pan d’histoire trop occulté par des pirates anglo-saxons, de même il avait comme autre projet d’écrire une biographie sur Bartholomew Roberts. Il n’a pas eu malheureusement le temps de concrétiser ces projets.
J’avais fait la connaissance de Jacques, au début de ce millénaire, par le plus grand des hasards grâce à un ami commun, Raynald Laprise, autre érudit de la flibuste et comparse de Jacques. Nous avions alors beaucoup échangé par lettres, celles-ci étant d’une écriture et d’une calligraphie à faire pâlir d’envie bien des notaires du XVIIe siècle. Nos échanges se sont multipliés grâce à internet. Nous devions nous voir à sa prochaine venue sur Paris, car en 22 ans nous n’avions jamais eu l’occasion de le faire.
Jacques Gasser s’intéressait à la flibuste et à la piraterie depuis les années 80. Cela venait sans doute de son activité dans la batellerie puis de mécanicien dans l’industrie navale. En autodidacte passionné, il avait commencé à compulser des archives et sources non seulement françaises, mais aussi danoises, allemandes, néerlandaises, espagnoles choses que très peu de chercheurs travaillant sur cette thématique font. Il avait su se faire une expérience dans la paléographie néerlandaise. Il n’hésitait pas à aider les autres et me concernant me transmettant des informations qu’il avait trouvé sur des corsaires néerlandais. Il m’avait fait part de sa découverte de document sur Job Forant, des nouvelles informations sur Oexmelin, Roc le Brésilien notamment sa véritable identité, le chevalier Grammont mais aussi Bartholomew Roberts et bien d’autres. Il avait commencé à publier ses découvertes en 1987, faisant part aussi de certaines de celles-ci dans la Chronique d’Histoire Maritime, car il était membre de la SFHM. Après sa participation dans le dictionnaire de 2013, la publication de son premier ouvrage en 2017 comprenant une centaine de notices montrait une part infime de ses recherches sur ces flibustiers et autres forbans. La qualité de son travail lui valu une médaille par l’Académie de Marine, une reconnaissance pour lui. A la suite de ce livre, il s’en est suivi une collaboration sur La Buse et de nouveaux projets qui resteront inachevés. Toutes mes pensées vont vers son épouse et ses filles jumelles dont il me parlait parfois.
Roberto Barazzutti
Trésorier de la SFHM
André LESPAGNOL nous a quitté
le 11 septembre 2020
Les passionnés d’Histoire maritime savent ce qu’ils doivent à André Lespagnol qui vient de nous quitter en septembre 2020. Né en 1943 à Crozon, agrégé d’Histoire à 22 ans puis assistant au Québec avant de revenir à Rennes où il soutiendra sa thèse en 1989 et sera nommé professeur d’Histoire Moderne l’année suivante. Il sera ensuite président de l’Université Rennes 2 de 1991 à 1996 et recteur des Académies de Reims puis Créteil de 1998 à 2003. De retour à Rennes, il sera élu vice-président du Conseil Régional de Bretagne de 2004 à 2010. André Lespagnol était chevalier de la Légion d’Honneur, officier du Mérite national et commandeur des Palmes Académiques.
Issu d'une famille de marins, c'est tout naturellement qu'André Lespagnol s'est consacré à l'Histoire Maritime à l’Époque Moderne. Sa thèse, rééditée plusieurs fois, sur « Messieurs de Saint-Malo, une élite négociante au temps de Louis XIV » a largement contribué à replacer les expéditions, en l’occurrence en guerre de course, dans le contexte économique et social des ports d'armements. Outre ses nombreux travaux publiés, André Lespagnol était aussi un professeur (on disait autrefois un maître) très apprécié de ses étudiants dont les nombreux mémoires et thèses constituent des sources utiles pour les historiens. Atteint de ce que l'on a coutume d'appeler une longue maladie, il a continué à travailler activement comme en témoigne son dernier livre, paru en 2019, sur Saint-Malo et la Bretagne dans la « première' mondialisation » issue de l'extension des aires de navigation vers les Indes occidentales et orientales.
Passionné de sa Bretagne natale, André Lespagnol s'est largement engagé dans des responsabilités administratives et politiques au service de tous. N'oubliant pas qu'il était historien, il s'est par exemple attaché à réunir sous formes de textes, d'enregistrements et de films, une vaste documentation sur les universités de Rennes. Comme élu politique, il était soucieux du développement de sa région ; après avoir accepté de préfacer mon livre sur un négociant nantais du XVIII° siècle, nous avons cosigné deux ouvrages sur le développement économique de la Bretagne.
Attentif à tous, chaleureux, passionné et passionnant, André Lespagnol laisse un grand vide. C’était un ami fidèle et un modèle pour beaucoup.
Soutenance de thèse par Hervé Retureau
Sociétés littorales, gens de mer et activités maritimes dans un port en mutation.
L’exemple des Sables-d’Olonne (1747-1866)
Hervé Retureau (4ème en partant de la gauche) entouré des membres du jury
Thèse (2 volumes, 880 pages) soutenue le 20 février 2020 à l’Université de Nantes (CRHIA), directeurs de thèse : Mme Martine Acerra et Thierry Sauzeau.
Membres du jury : Bruno Marnot, Caroline Le Mao (rapporteurs), Philippe Hrodej et Bernard Michon
Cette thèse classique en trois parties décrivant le cadre général du laboratoire, les activités et les hommes s’inscrit dans une approche sociale et prosopographique. Hervé Retureau a choisi d’exploiter les sources de l’inscription maritime du port des Sables-d’Olonne et du quartier de La Chaume pour retracer les parcours de trois générations de marins entre le milieu du XVIIIe et le milieu du XIXe siècle ayant vécu dans ces quartiers maritimes homogènes marqués par une forte homogamie sociale. Ces sources ont été confrontées aussi bien aux archives de l’état-civil, qu’aux archives notariales, des douanes, des Classes et du cadastre pour reconstituer l’univers de ces populations maritimes. On suit les marins de leur baptême à leur dernier souffle, dans leur demeure, leur quartier, leur port mais aussi au gré de leurs embarquements successifs. Les carrières ainsi reformées pour chacun d’eux permettent de distinguer trois époques correspondant à trois âges économiques différents : une fin d’Ancien régime (1763-1792), entre 1793 et 1815, et le retour de la paix en 1815.
L’histoire de ces hommes, de ces femmes et ces enfants nous permet de comprendre le quotidien de ce « peuple de la mer » qui n’a pas laissé de traces écrites sur sa propre histoire. C’est à une histoire globale de ces êtres qu’Hervé Retureau s’est attelé.
Né aux Sables-d’Olonne dans une famille liée au monde maritime, Hervé Retureau a été élevé dans le pittoresque quartier de La Chaume où il y puise des racines familiales séculaires. Très tôt passionné par l’histoire de sa ville, il suit des études universitaires et s’intéresse plus particulièrement aux gens de mer sablais du temps de Louis XIV.
Diplômé de l’Université de Nantes, il enseigne aujourd’hui à l’IFACOM. Hervé Retureau est l'auteur, notamment, du livre Sablais, marins du globe, de Terre-Neuve à la terre Adélie pour lequel il a reçu un prix de l’Académie de Marine en 2006.
Colloque à l’IHU méditerranée-infection
Tricentenaire de la peste à Marseille
Vendredi 15 et samedi 16 mai 2020 à 9 heures
à l'Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée
Amphithéâtre IHU Méditerranée-Infection
19-21 Boulevard Jean Moulin
13005 Marseille
Organisé par l'Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée
Professeur Michel Drancourt
Dans cadre de la commémoration du tricentenaire de la peste en Provence de 1720 l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée-infection organise un colloque autour de l’histoire de l’épidémie et de ses aspects médicaux.
Séminaire d'archéologie sous-marine
Eaux intérieures
Samedi 21 mars 2020 à partir de 9 heures.
à l'Institut de Paléontologie Humaine
1 rue Panhard, 75013 Paris
Organisé par la Commission régionale Ile de France d’Archéologie de la Fédération française d’étude subaquatiques et sous-marines (FFESSM)
Professeur Michel Drancourt
La pratique de l’archéologie fédérale dans les lacs et les rivières est active, mais sans doute moins connue que sur les sites marins. Pourtant le potentiel est incontestable, car les cours d’eaux gardent souvent la trace du passé, attendant discrètement qu’on veuille bien le mettre à jour.
L’archéologie des eaux intérieures offre aussi l’opportunité de pratiquer notre passion sans avoir à se déplacer d’une façon trop lointaine et participer à documenter l’histoire locale. Pour autant elle nécessite, comme en mer, le respect de règles et de procédures.
Réunion de la délégation méditerranée
Délégation méditerranée de la Société française d’histoire maritime (SFHM)
Mercredi 4 mars 2020 à 14 heures
au Service historique de la Défense, Marine,
Passage de la Corderie. Toulon
Délégué régional : Gilbert Buti
Informations générales
Communications
Prochaine réunion
Archéologie de la Piraterie des XVIIe et XVIIIe siècles
Mercredi 4 mars 2020 à 17h30.
à la Mairie du XVIe arrondissement,
71 avenue Henri Martin, 75016 Paris
Par Jean Soulat
et les Amis du Musée de la Marine
Entrée gratuite dans la limite des places disponibles
Cette conférence présentera l’archéologie de la piraterie des XVIIe et XVIIIe siècles à travers l’étude des épaves découvertes et fouillées de la mer des Caraïbes à l’océan indien, mais également l’analyse des objets retrouvés qui témoignent des prises et du mélange culturel de ces gens de mer. La conférence sera également l’occasion de présenter l’ouvrage Archéologie de la Piraterie des XVIIe et XVIIIe siècles qui vient de paraître aux éditions Mergoil.